Denis Truffault, le Lexovien faiseur de « miracles »
Article Ouest France paru le 11 avril 2015
Fabriquant de miracles, ça existe ! Les miracliers sont trois en France et l'un d'entre eux vit au pays de sainte Thérèse. Il crée des insignes, enseignes et bibelots médiévaux.
Portrait
On doit le nom de miraclier, aux ateliers qui étaient installés dans les grands centres religieux. L'activité était héréditaire et familiale. Elle fonctionnait souvent à l'occasion des pèlerinages et des foires avec, pour support, des textes antiques et médiévaux.
Denis Truffault explique, pour faire court, qu'il fabrique « des pin's façon Moyen-Âge ».
C'est à la fois très sérieux et un vrai art qui nécessite des talents de graveur et de fondeur. « J'aime l'époque médiévale. Je participe à des combats historiques. Je me suis calmé avec l'âge et j'ai découvert, grâce à un archéologue, des moules des XIVe et XVe siècles représentant saint Michel. »
De l'étain à 230°C
Voilà comment il s'est pris de passion pour ce métier rare. « On se sert de modèles religieux ou ésotériques que l'on grave sur une pierre tendre, appelée stéatite, qui donne le talc »,explique Denis Truffault.
« On travaille la pierre avec des échoppes et des poinçons. Ensuite, on crée un contre-modèle. On assemble les deux pièces avant de couler de l'étain à 230°C. On fabrique ainsi de la bibeloterie, aujourd'hui pour des corporations ou des partis politiques. On produit par exemple des écussons pour le 600e anniversaire d'Azincourt, des représentations d'instruments de musiques ou des animaux, des coquilles Saint-Jacques avec le bâton de pèlerin. »
Avec l'aide de sainte Thérèse, le miraclier de Lisieux pourrait sans doute, développer et mieux faire connaître cet art minutieux, ce travail de patience et de précision.
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